dimanche 14 juin 2009

"Coraline" (Neil Gaiman, Henry Selick)

Neil Gaiman est un auteur britannique qui écrit beaucoup pour la jeunesse, notamment dans le domaine des comics - mais pas que ! Il est également l'auteur de scénarios de films, comme l'excellent "Mirrormask", que nous recommandons aux enfants à partir de 10 ans, ainsi que de petits romans, comme "Coraline" pour les enfants à partir de 8 ans, qui a été copieusement récompensé outre-Atlantique.

"Coraline", le livre de Neil Gaiman

A mi-chemin entre un conte de Grimm et "Alice au Pays des Merveilles", "Coraline" nous raconte l'histoire d'une jeune fille se sentant délaissée par ses parents après avoir déménagé dans une vieille maison, puis qui découvre un monde parallèle magique où de curieux doubles de ses parents cèdent à tous ses désirs... naturellement, elle apprendra par la suite que certaines choses sont trop belles pour être vraies, et qu'il est parfois dangereux d'avoir ce que l'on demande - comme avant elle Hansel et Gretel...

Image du film "Coraline"

Sept ans plus tard, le très talentueux Henry Selick, que Neil Gaiman comme nous-mêmes considérons comme le véritable cerveau derrière "L'Etrange Noël de Monsieur Jack" (il faut savoir que Tim Burton n'en a fait "que" l'histoire et le design, et pas du tout la mise en scène ni la technique), adapte cette histoire dans un spectaculaire film en stop-motion et en 3D relief. Le travail déjà énorme pour la réalisation d'un film en stop-motion de cette envergure en devient colossal, puisque le film nous met à l'échelle des marionnettes (l'écartement des yeux du relief est celui des personnages) par le biais d'un petit moteur décalant, pour chacune des images du film, la caméra de un centimètre et demi. On ne peut qu'imaginer la patience que cela a dû exiger...

Image du film "Coraline"

Le résultat est là : le relief nous immerge dans un monde fabuleux et plein de charmes mais terriblement inquiétant, visuellement stupéfiant, le tout avec une morale sous-jacente pertinente sans jamais être intrusive. "Coraline" mérite incontestablement de devenir un grand classique, non seulement du stop-motion, non seulement de la marionnette, non seulement pour la jeunesse, mais du cinéma.